Jean-François Charrol était né à Eygalayes, en 1925, où son père, Joseph Charrol, était agriculteur à la Combe. Mais revenu grièvement blessé de la guerre de 14-18, Joseph n’avait pu continuer l’exploitation de sa ferme.

Il vint alors s’installer à Séderon avec femme et enfants, achetant tout d’abord une épicerie située sur la Planette, puis s’établissant comme transporteur sur la ligne Séderon - Barret-de-Lioure - Montbrun - Sault. C’est madame Charrol, née Louise Joly, qui tenait le commerce pendant que son mari faisait le chauffeur sur la ligne.

Joseph mourut en mars 1932, des suites de ses blessures de guerre. Il laissait une veuve, son fils Jean-François et sa fille Josette qui naquit en octobre, quelques mois après le décès de son père.

En 1944, Jean-François sera l’une des victimes du bombardement, passant plusieurs jours entre la vie et la mort.

Il fit carrière dans l’enseignement. D’abord instituteur à Mévouillon où, avec l’abbé Morel, ils jouèrent un peu les rôles de Peppone et Don Camillo. Puis il accéda à la fonction d’inspecteur de l’enseignement primaire.

Toujours très attaché aux villages de sa jeunesse, Jean-François Charrol avait adhéré à notre association dès ses débuts, et prit beaucoup de plaisir à raconter ses souvenirs d’avant-guerre dans le Trepoun. La liste des publications est longue, qui commence en 1989 pour finir en 2017. Citons quelques titres : quelques souvenirs d’un élève des années 30 (n°-1993), du noyer au pasteù (n°-1999), football, l’Étoile Sportive Séderonnaise en coupe nationale FSGT (n°-2000), le pèlerinage de Saint-Côme (n°-2004), le dernier étant à l’assaut des faucons, paru dans le n°de 2017.

Il faut aussi rappeler l’important témoignage qu’il a laissé sur les événements de 1944 à Séderon, paru en 1989 dans le Trepoun n° : souvenir des opérations et représailles de l’armée allemande à Séderon (10 août 1944).

Jean-François Charrol est décédé le 1er novembre 2020.

Sa sœur Josette, épouse d’Hubert Brunet, l’avait précédé de quelques mois. Josette fut aussi une adhérente fidèle. Si elle ne rédigea jamais d’articles, combien de renseignements a-t-elle fournis à tous ceux qui souhaitaient écrire un pan ou un autre de l’histoire de nos pays. Je peux en témoigner, et aussi des moments passionnants passés à la Combe, quand j’allais lui rendre visite après qu’elle m’ait fait dire qu’elle avait tel ou tel souvenir à raconter…

L’Essaillon les remercie et salue leurs mémoires.