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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

Lou Trepoun 23
René DELHOMME
Article mis en ligne le 29 septembre 2013
dernière modification le 13 décembre 2014

par BERNARD Guy

Après Philippe RISPAL, Maurice GONTARD, Roger LAGERE et Jean-Jacques CREPIN, Monsieur DELHOMME nous a quitté il y a quelques semaines.

Membre fondateur de l’« ESSAILLON » il en fut longtemps l’un des animateurs les plus actifs, avant de demander à être déchargé de ses fonctions de vice-président, en raison de son âge et de son état de santé.

L’Assemblée Générale de l’Association lui demandait alors à l’unanimité d’accepter le poste de Président d’Honneur pour son action passée au sein du bureau du Conseil d’Administration.

Dans ce rôle, pas seulement honorifique, il a continué par ses conseils et ses avis toujours pleins de sagesse et d’à propos, à œuvrer pour porter bien haut les couleurs de Séderon et de sa région.

Mes souvenirs d’écolier, avec Monsieur DELHOMME se limitent à l’année scolaire 1938-1939 ; car à la rentrée de septembre, curieusement, c’est le Maître qui faisait l’école buissonnière pour aller faire du « tourisme » quelque part en France en uniforme kaki, avant de faire quelques mois plus tard une villégiature quelque peu forcée au pays de GOETHE durant plus de trois ans.

De retour au pays, il reprenait son poste d’instituteur, avant de vivre avec tous les Séderonnais les heures dramatiques de 1944 et l’atmosphère passionnée et passionnelle de la libération.

Comme écolier je conserve le souvenir d’un maître exigeant au travail mais compréhensif et juste ; s’il était parfois sévère, c’est sans doute parce que nous n’étions pas non plus des angelots, mais dans ce domaine nous n’étions pas, mes camarades et moi, dépaysés après être passé par les mains expertes de Mme JOURDAN.

Lorsque d’un geste vif, il effleurait du bout des doigts le sommet du crâne d’un élève, qui tout surpris lui disait :
-- Mais Monsieur, je n’ai rien fait.
Nous nous laissions tous prendre au piège de sa réponse :
-- C’est justement parce que tu ne faisais rien que je suis intervenu.

Lors de ses obsèques, j’ai pu observer dans la foule qui l’accompagnait, de nombreux anciens élèves âgés de 40 à 75 ans ; ce qui prouve bien qu’il était unanimement apprécié.

Comme tout un chacun, Monsieur DELHOMME avait ses convictions, mais par nature et par discrétion, il ne les étalait pas sur la place publique ; c’est la raison pour laquelle la neutralité de son attitude et sa tolérance forçaient le respect.

Avec sa disparition, notre Association perd un membre éminent mais SÉDERON perd aussi l’un de ses enfants qui même après une vie profondément bien remplie, lui est resté fidèle à l’heure de la retraite.

Pour toutes ces raisons, je pense que le souvenir de notre « Maître » restera longtemps gravé dans la mémoire des Séderonnais, d’autant que beaucoup de ses anciens élèves ne sont encore qu’à mi-vie.

Guy BERNARD