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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

Une famille de meuniers, les MARCEL
Article mis en ligne le 17 décembre 2015
dernière modification le 27 décembre 2015

par ESSAILLON

«  Le 2 juin 1912 [] devant nous Louis Eugène Payre-Ficot, maire de Séderon… il a été fait la déclaration que Monsieur (Fabien Casimir) Marcel, meunier âgé de 24 ans, né à Vers… célibataire, fils de défunt (Louis) Marcel et de défunte Rosine Charrol, est décédé hier à 5 heures du soir dans sa maison sise… quartier du Moulin…

Les déclarants ont été Monsieur (Bernard) Marcel cultivateur âgé de 33 ans frère du défunt et Elie Plaindoux épicier âgé de 30 ans non parent mais voisin du défunt…  ».

[registre des décès – 1912 – extrait de l’acte n°3]

Fabien Marcel, le meunier du «  plus haut moulin  » vient de mourir. Le meunier est mort, vive le meunier : en ce mois de juin 1912, il faut rapidement trouver un remplaçant car la nouvelle récolte de céréales s’annonce et le moulin devra bientôt tourner pour fournir la farine aux gens du pays.

A cause de la concordance des dates, nous savons qui va obtenir la place : il s’appelle Aimé Roux, c’est le mari d’Angèle  !

Maurice Gontard (dans «  notre village en 1910  » Trepoun n°1 – 1986) nous avait appris que le plus haut moulin avait compté à cette époque 3 habitants : «  Fabien Marcel, meunier, son frère ouvrier agricole (Bernard Marcel) et son frère nourricier Nicolas Féraud  ». Nous comprenons ainsi que Nicolas Féraud, qui sera le second mari d’Angèle, avait déjà habité et travaillé dans le moulin.

L’acte de décès de Fabien Marcel indique qu’il était «  fils de défunt Louis Marcel  ». On avait parlé de ce père peu d’années auparavant, à l’occasion d’un fait-divers relaté par le journal «  la Croix de la Drôme  »

© Essaillon

Irénée Pascal, né à Séderon (au Rieu), se suicida le 14 mai 1907 en se jetant dans l’écluse du moulin de St Pierre.

Louis Marcel en était alors le meunier (on peut rectifier sans risque la coquille du journaliste qui écrit St Louis, répétant le prénom du protagoniste). Il y habita jusqu’à son décès, survenu le 20 février 1909.

On était donc meunier de père en fils chez les Marcel.

Même Bernard, le frère ouvrier agricole, reprendra le métier : l’agenda que nous publions depuis notre n°49 et qui continue page suivante, témoignage savoureux sur la vie séderonnaise en 1923, c’est «  son  » agenda…

Entre 1914 et 1923, Bernard Marcel avait vécu la mobilisation, le front, les blessures, la mutilation…

C’était un infirme, marchant grâce à des prothèses qui, au retour de la guerre, prit la succession de son père et devint le dernier meunier de St Pierre.