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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

La renaissance d’Alfred Bonnefoy-Debaïs
Article mis en ligne le 23 juillet 2018

par BARRAS Anne-Marie

Vers le milieu des années 1980 mon père, Jean-Baptiste Rossignol, lui-même félibre d’Aigues-Mortes, avait découvert Alfred-Bonnefoy-Debaïs en achetant dans une brocante une ancienne revue « Le Midi et le Nord », éditée en 1909. La revue contenait un poème, intitulé « Lou Gavot », qui se terminait par :

Sièu lou gavot de Séderoun – A. Bonofé Debaïs

Il était alors très vite venu m’en faire part avec la copie du poème et, dès notre séjour suivant à Séderon j’en avais parlé à M. Delhomme qui a reconnu un cousin germain de sa mère dont personne ne parlait plus à Séderon.

M. Delhomme avait alors fouillé toutes ses archives, ce qui lui avait permis d’écrire un long et bel article sur la famille Bonnefoy-Debaïs dans notre bulletin n°7 de 1988. Et de nous donner l’élan pour faire des recherches plus complètes, bien soutenus et aidés par Jean-Claude Rixte qui préparait alors une anthologie de l’écrit drômois (parue en 2 tomes). Il nous a fait parvenir de nombreuses précisions sur des prix obtenus, des médailles, des textes, dont « l’éducation d’un Félibre » écrit par son fils Octave disparu en 1916.

Un soutien constant et fidèle qui s’est poursuivi par la parution, en 2013 aux Publications de l’Essaillon, du livre « Alfred Bonnefoy-Debaïs, félibre de Séderon ». Le 7 juin dernier, en 2014 à Aigues-Mortes lors de la célébration des fêtes de la Ste Estelle, le Consistoire du Felibrige a adressé une lettre de félicitations à Jean-Claude Rixte, remettant ainsi, nationalement, notre félibre en mémoire et à l’honneur, honneur que partage son auteur.

Mais nous continuons à mieux connaître notre félibre et notre dernier bulletin a annoncé la découverte de nouveaux documents qui allaient nourrir la parution d’un second tome.

Parallèlement à ces découvertes une recherche, en 2008, m’avait amené à laisser un courrier avec la liste de ce que nous savions sur Alfred Bonnefoy-Debaïs à une institutrice qui n’est restée qu’un an à Séderon et qui pensait être en contact avec des membres de la famille Bonnefoy-Debaïs. Cela n’avait pas eu de suite immédiate.

Mais à la fin de 2014 le miracle a eu lieu. Une dame m’appelle au téléphone et me précise qu’elle a trouvé mes références dans un dossier qu’elle était en train de trier.

Cette dame était l’amie de Mireille Faron, la petite-fille d’Alfred Bonnefoy-Debaïs. Celle-ci, âgée de 84 ans, est dans une maison de soins pour un Alzheimer qu’elle a depuis longtemps. En rangeant ses affaires, l’amie a trouvé le dossier que Mireille Faron avait commencé à préparer pour nous l’envoyer : j’avais en effet précisé mes coordonnées à Séderon et à Marseille. C’est ainsi que j’ai reçu tout ce qui avait été préparé par Mireille, petite-fille et unique descendante d’Alfred Bonnefoy-Debaïs.

Petit dossier mais très important par ce qu’il contient : photos, courriers (dont de nombreuses cartes de Frédéric Mistral), documents…

Ce dossier va rejoindre Séderon où il sera à conserver précieusement dans ce lieu qu’Alfred Bonnefoy – Debaïs aimait et regrettait tant. Il y sera à sa place.

M. Delhomme écrivait aussi : « Alfred Bonnefoy-Debaïs aimait sa douce Provence et Séderon… ». Il appartenait à une famille qui tint une place importante à Séderon. Leur grande et vieille maison située dans la grand-rue (lieu-dit, à cette époque, la cime du village) appartenait au XVIIIe siècle à François Bonnefoy-Debaïs, greffier de Justice de Paix du canton de Séderon.

Son père, Jean-Charles Bonnefoy-Debaïs, né le 21 juin 1828 à Séderon, fut d’abord greffier de la Justice de Paix à Séderon avant d’être Juge de Paix à Bourg-d’Oisans, Remuzat, puis à St Laurent du Pont en 1887. Le premier membre de cette famille dont il a été retrouvé la trace dans les registres municipaux est Louis Bonnefoy, avocat, né en 1659 et décédé en 1739.

Voilà encore un recherche commencée il y a bientôt trente ans qui nous a menés à retrouver une famille séderonnaise qui a joué, pendant longtemps, un grand rôle du point de vue social et que nous sommes tous heureux d’avoir contribué à faire connaître.

Continuons, restant fidèles au but de notre association, à retrouver notre histoire.

Anne-Marie BARRAS – mars 2015