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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

Lou Trepoun 43
L’édition de ce livre : une singulière aventure !
Article mis en ligne le 24 octobre 2013
dernière modification le 13 décembre 2014

par BARRAS Henri
© Essaillon
© Essaillon

Sans la fulgurante évolution de l’informatique, et plus spécialement de l’édition électronique, le livre de Maurice Gontard que nous venons de publier n’existerait probablement pas sous cette forme.

Quand, en 1993, Madame Gontard nous a confié le manuscrit de son mari nous étions dans la première phase de l’édition : trouver une « dactylo » pour « taper » le texte. Non avec une machine à écrire mais sur ordinateur pour disposer d’un fichier facilement corrigeable.

La première difficulté a alors été la lecture du manuscrit par la secrétaire chargée de la frappe ! Car il faut d’abord pouvoir décoder l’écriture d’un auteur, souvent retouchée et annotée. Et celle de Maurice Gontard n’était pas toujours facile à lire ; le premier texte imprimé avait beaucoup de blancs ou d’erreurs !

Une fois les corrections faites après de nombreuses relectures, un premier tirage de l’ensemble a mis en évidence le caractère non structuré de l’ouvrage. Il s’agissait évidement d’un projet en cours de réalisation que Maurice Gontard n’avait pas pu finaliser.

Il fallait donc découper les périodes et mettre des titres à des chapitres qui en étaient dépourvus. Tout ceci en respectant scrupuleusement le texte et les idées sous jacentes.

Deux membres du Conseil d’Administration de l’Essaillon, Guy Bernard et André Mercier, ont bien voulu relire ce texte et y apporter leurs conseils.

Tout cela étant fait il restait à en envisager l’édition sous forme de livre.

Nous nous sommes alors naturellement adressés au service des publications de l’Université de Provence (Aix – Lettres), où Maurice Gontard avait été professeur.

Ce service que je connaissais pour enseigner dans la même Université, mais en Sciences, à Marseille, nous semblait tout indiqué car il avait déjà publié Maurice Gontard.

Malheureusement, à cette époque, l’imprimeur auquel l’Université s’adressait était encore « traditionnel » et le nombre minimum d’ouvrages à faire imprimer était de 500 !

Même distribué par nous et par l’Université c’était encore beaucoup et le prix n’était pas négligeable. Le projet fut laissé en sommeil.

Les années ont passé et avec elles l’arrivée de l’impression numérique.

Une révolution technologique qui permettait d’envisager l’impression de quelques dizaines de livres seulement ; et surtout de se passer d’un éditeur en s’adressant directement à un imprimeur spécialisé. A condition de lui fournir un fichier accepté par les nouvelles imprimantes.

Il fallait auparavant avoir choisi le format du livre. Ce qui fut fait lors de notre Assemblée Générale d’août 2006 où nous avions présenté une version au format A4 (celui de notre bulletin) en proposant ce choix ou celui du format A5 (demi A4) qui est celui de nombreux ouvrages. C’est ce dernier format qui avait été choisi par l’assemblée.

Restait donc à trouver le bon « imprimeur numérique ». La FNAC fut d’abord envisagée car elle proposait un logiciel pour l’auto-édition. Mais les conditions n’étaient pas intéressantes. Heureusement qu’Internet permet de localiser facilement ces « nouveaux imprimeurs ». Le premier contacté était à Paris et les devis émis automatiquement après renseignements d’un questionnaire.

De plus cet imprimeur spécialisé met en ligne toute la documentation pour générer un fichier selon un format exigé : un « pdf certifié imprimable ».

Tout doit être prévu : mise en pages, illustrations, table des matières, index et évidemment la couverture comportant même les traits de coupe au format du livre.

Sans oublier :

 Le numéro ISBN (International Standard Book Number) à 13 chiffres qui doit figurer sur tous les exemplaires d’une même oeuvre dans une même édition.
 Le code-barre associé.
 Le prix de vente public.

L’obtention de l’ISBN se fait par un dossier de demande adressée à l’AFNIL (Agence Francophone pour la Numerotation Internationnale du Livre).

Cela fut aussi fait et nous avons depuis début juin 2007 un indicatif d’éditeur et 10 numéros ISBN associés à un numéro EAN (European Article Numbering) : Norme internationale concernant l’identification des produits et destiné à générer les codes barres (avec un logiciel spécialisé).

Par ce travail nous avons ainsi court-circuité la classique chaîne éditoriale dont la part est grande dans le prix d’un livre.

L’impression :

Bien que les tarifs de l’imprimerie parisienne aient été particulièrement attractifs nous préférions, étant à Marseille, trouver un imprimeur sur place. Car il est plus facile de mettre au point un fichier en discutant avec le spécialiste devant un écran d’ordinateur que par messagerie ou téléphone.

Nous nous sommes donc adressés à un service de reprographie voisin, OZAPLAN, où nous faisions tirer des photocopies, pour savoir où trouver sur Marseille un imprimeur spécialisé dans l’impression numérique. Pour apprendre qu’étant maintenant équipés ils pouvaient le faire, qui plus est en s’alignant sur les prix de l’imprimeur parisien !

L’impression nous semblait donc en bonne voie et après plusieurs relectures et d’ultimes corrections suivies « d’ajustements » du fichier avec le responsable, nous avions décidé de lancer la commande avant de partir pour Paris voir nos enfants.

La veille de notre départ, le lundi 25 juin après-midi, je trouve le personnel atterré. Ils venaient d’apprendre la fermeture presque immédiate de leur entreprise pour cause de restructuration. Et l’on m’annonce que le livre ne pourra donc pas être imprimé !

Une discussion animée avec le responsable local, que je finissais par bien connaître, et le « liquidateur » finit par obtenir à l’arraché que ce livre soit finalement le dernier à être imprimé à condition de signer le « bon à tirer » le lendemain matin. Ce qui fut évidemment fait avant de prendre notre TGV en début d’après-midi.

Il fallait aussi prendre livraison des livres le jeudi de la semaine suivante, veille de leur déménagement, ce qui nous a conduits à écourter notre séjour et à revenir à Marseille le 4 juillet au soir.

Le 5 nous prenions livraison de 138 exemplaires sur les 150 commandés. Les 12 manquants devant nous être livrés quelques jours plus tard à domicile. Notre chèque fut probablement le dernier que l’ancienne secrétaire recevait, déjà privée de son imprimante pour éditer la facture

Le 9 l’ancien responsable, grâce à qui cette impression avait finalement pu se faire, nous livrait chez nous, comme promis, les 12 derniers livres.

Nous lui avons offert une bouteille de champagne !

L’aventure était heureusement terminée pour nous mais pas pour le personnel d’OZAPLAN !

Notons que l’on hésite souvent entre le terme d’édition et celui de publication. La racine latine de publier est publicare qui signifie « mettre à la disposition d’un public anonyme » et celle d’éditer, edere, qui signifie « mettre au monde ».

Nous retiendrons « édition » tant cette mise au monde fut laborieuse !

Mais on ne peut terminer cette aventure sans remercier tout particulièrement Madame GONTARD qui a tenu à nous rembourser la facture de l’imprimeur. Grâce à sa générosité la vente de ce livre va nous permettre d’envisager l’édition d’autres ouvrages dont nous avons le projet.

Henri Barras

N.B :
 
Ce livre a été envoyé aux organismes publics suivants où il est donc consultable :
-* Bibliothèque Nationale de France à Paris
-* Archives Départementales de la Drôme à Valence
-* Médiathèque Départementale à Valence
-* Médiathèque Publique et Universitaire à Valence
-* Bibliothèque Municipale de Séderon
 
Il peut encore être acheté à Séderon (20 € ) en s’adressant :
à Madame Michèle CREPIN ou à Madame Hélène RISPAL
 
On peut aussi le commander par courrier ou sur notre site Internet (port 3 € )