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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

Lou Trepoun 51
DÉCOUVERTE D’UN TEXTE D’ALFRED BONNEFOY-DEBAÏS
LOU VOT DE SEDEROUN
Article mis en ligne le 13 décembre 2014
dernière modification le 19 décembre 2014

par BARRAS Anne-Marie, POGGIO André

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Découverte d’un texte d’Alfred BONNFOY-DEBAÏS

Alfred Bonnefoy Debaïs (1855-1919), félibre provençal et ami de Frédéric Mistral était le cousin germain de la mère de M. René Delhomme. Il nous l’avait présenté dans le Trepoun n° 7 de 1988 grâce à un poème en langue provençale que le père d’Anne-Marie Barras, Jean­Baptiste Rossignol, félibre, avait retrouvé dans une brochure "Le Midi et le Nord" édité à Niort. Ce poème,"Lou gavot" était paru en 1909.
Plus tard, M. Jean-Claude Rixte nous a envoyé des renseignements qu’il avait recueillis en préparant deux livres "Textes et auteurs drômois de langue d’Oc" et "Anthologie des auteurs drômois de langue d’Oc".
Il nous a aussi adressé un autre poème paru dans le bulletin 42 : « Lou capoulié dei pastrihoun ». Les deux textes trouvés à la bibliothèque de l’Alcazar à Marseille grâce aux informations de J-C Rixte sont :
  • "L’Aliscaire de Sederoun" (dans le journal L’Aïoli n° 27 de septembre 1891) qui est paru dans "Lou Trepoun" n° 44 de juin 2008
  • "Lou vot de Sederoun" un long texte paru en 1897 dans les numéros 232, 233, 234, 235 de l’Aïoli qui n’avait pas encore été publié dans notre bulletin.
A.M. et H. BARRAS
mercredi 9 novembre 2011

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Présentation de « lou vot de Sederoun »

A la fin du XIXe siècle, le Félibrige est à son apogée. Si Frédéric Mistral n’a pas encore été couronné par le Prix Nobel de Littérature (ce sera pour 1904), son aura est immense et il ne cesse de militer en faveur du renouveau de la langue provençale. Ainsi fonde-t-il en 1891 une revue « l’Aiòli » qui réunit les plus illustres écrivains provençaux : autour de Mistral (qui en est l’âme) se retrouvent Folcò de Baroncelli-Javon (qui en est « lou baile-gerènt », le directeur), Joseph Roumanille, Charles Rieu, Charles Maurras...
La revue, éditée en Avignon, paraîtra de 1891 à 1899. A raison de trois livraisons par mois, cela représente exactement 324 numéros.

Et voilà qu’au milieu de ces prestigieuses signatures on découvre, dès 1891 sous une histoire intitulée « L’Aliscaire de Sederoun », celle de A. Bonofé Debaïs.
Bonofé Debaïs, après refrancisation du nom, n’est autre qu’Alfred Bonnefoy-Debaïs, poète et écrivain de notre terroir dont deux vers illustrent la couverture du Trepoun : « Se se muravo l’Essaioun, Farié pas fre dins Sederoun ». Il est né le 18 janvier 1855 à la ferme de Baïs située sur le territoire de Barret-de-Lioure. Bien qu’il ait quitté son environnement séderonnais pour devenir employé à la Compagnie des Chemins de Fer PLM, il n’oublia jamais ses origines et aimait écrire dans la langue de son pays. Habitant Alfortville et entré en contact avec les Félibres de Paris, il devint l’un des collaborateurs littéraires de la revue « Le Midi et le Nord » où il côtoyait en particulier Maurice Faure, député de la Drôme et futur Ministre de l’Education Publique.

En 1897, il apporta une seconde contribution à « l’Aiòli » : c’est « Lou vot de Sederoun » dont la publication s’étala sur 4 numéros datés des 7, 17, 27 juin et 7 juillet.
Vous allez découvrir ce texte dans le Trepoun, où il sera aussi réparti sur plusieurs bulletins : sa longueur nous y oblige, d’autant plus que nous y ajoutons la traduction en français, œuvre de Suzanne Jouve, pour permettre à tous une parfaite compréhension.

Bonnefoy-Debaïs décrit la fête votive de Séderon du temps de sa jeunesse, ce qui nous ramène aux années 1870. Nous livre-t-il le reflet fidèle des traditions du pays ou, pris dans la mouvance félibréenne, donne-t-il à son récit un caractère plus idéologique ? Faites-vous votre propre idée, comparez les coutumes et les lieux décrits avec les souvenirs recueillis dans votre mémoire familiale. Nous publierons vos commentaires dans les prochains numéros du Trepoun.

André POGGIO

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